Tout ou Rien

1 Juin 2014 par

« Pour parvenir à goûter tout
N’aie de goût pour rien.
Pour parvenir à savoir tout
ne cherche à savoir rien de rien.
Pour parvenir à être tout
ne cherche à être rien de rien
. »

Saint Jean de la Croix (1542-1594)

« TOUT est dans TOUT et réciproquement. »

attribué à Pierre Dac

« Ne sois rien quand tu es rien
tu es toutes choses

Maître Eckart

Schmilblick :
« Objet qui ne sert absolument à rien
et peut donc servir à tout
. »

Pierre Dac

« Si le tout ne contient pas le tout, le tout n’est rien. »

Zosime de Panoloplis
(alchimiste ayant vécu à Alexandrie au IIIe siècle)

« L’homme est un milieu entre Rien et Tout. »

Pascal

TOUT OU RIEN
TOUT ET RIEN
NI TOUT NI RIEN
AINSI SOIT-IL

TAO

TOUT doubleleftright RIEN

Tout est dans rien et réciproquement.

La boutade « tout est dans tout et réciproquement » peut amener à sourire car elle énonce une évidence. Par contre « tout est dans rien et réciproquement » pose un véritable problème philosophique car cela exprime que tout et rien ont tendance à se confondre et s’auto-contenir. L’attraction du rien cherche à engloutir le tout et ce dernier étant plein à ras bord ne peut que refouler ce qui pourrait lui parvenir. Le monde s’étire ainsi entre rien et tout et subit répulsion et attraction. Tout est constamment oscillant et fluctuant. Rien n’est fixe, excepté le milieu qui est stable, le refoulement du tout étant alors égal à l’attirance du rien. C’est le juste milieu où rien ne se passe. Il est bon de s’en rapprocher car dans ce cas on limite les écarts préjudiciables qui finissent par chercher à se compenser. Tout et rien ont en commun leur absence de différence. On peut comparer le tout et le rien à deux miroirs qui se font face et se renvoient l’image de l’un à l’autre. C’est la symétrie abyme. En rapprochant les miroirs on finit par supprimer cette image.

On sait que le monde quantique fluctue continuellement dans des limites extrêmement faibles mais inévitables. Le rien, le zéro sont donc inaccessibles comme le tout ou l’infini. Les limites de notre capacité à connaître sont la vitesse de l’information ou de la lumière «c» pour essayer de parvenir au tout et la constante d’action dite de Planck «h» pour s’approcher au plus près de l’inaccessible rien. Si l’on pouvait atteindre le rien, il ne pourrait être dans ce cas, analogue au néant.

Pour un certain mode de raisonnement, dit logique, on considère comme exclu tout ce qui est intermédiaire entre les deux extrêmes. On ne connaît que d’une manière catégorique par oui ou par non. Une porte ne peut être qu’ouverte ou fermée. Entrouvrir suivant le flux à laisser passer est plus difficile à réaliser et plus coûteux en énergie. Il est beaucoup plus simple d’actionner un bouton électrique qui laisse passer le courant ou non. L’informatique qui envahit notre vie ne raisonne que par 0 ou 1. Dans un transistor ou ça passe ou ça ne passe pas. Il n’y a pas de situation intermédiaire entre ces deux options. Malgré cela nous avons pu créer un monde, image de ce qui est dit réel. La simulation par ordinateur où tout ce qui nous concerne peut être traduit en langage binaire et n’a plus de réalité tangible si ce n’est celle de taper sur un clavier. C’est un univers où l’illusion est totale. La réalité se transforme en octets. C’est du copié collé sur ce que l’on perçoit. Les évènements ne sont plus perçus qu’à travers un écran. Le gros avantage est la vitesse d’exécution, ce qui pallie à nos moyens limités. Notre cerveau fonctionne comme l’ordinateur par tout ou rien. Il faut que les stimuli venant des sens franchissent certaines barrières pour en tenir compte et être stockés en mémoire. Le cerveau bien entendu est autre chose qu’un ordinateur par sa malléabilité, sa capacité à s’émouvoir et sa faculté d’être irrationnel. Il raisonne en quelque sorte comme un ordinateur désincarné. Mais il nous faut insister sur le fait que l’un comme l’autre ne peuvent fonctionner qu’en appliquant le système « tout ou rien ». Ils déforment également la réalité s’il y en avait une.

 

– Le Tout émane du Rien et le Rien se fond dans le tout.

– Pour que Tout bouge, il faut que Rien ne bouge.

– Puisque Rien n’est sûr, Tout est incertain.

– L’Absolu c’est ce dont Tout dépend et qui ne dépend de Rien.

 

 

 

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