Pile ou face ou l’atome primordial

8 Déc 2015 par

Le jeu fondamental de pile ou face ou l’atome primordial

Nous insérons un article qui répète sans doute, des considérations déjà exprimées, mais elles le sont avec un point de vue différent et confirment l’importance de ce qu’on peut regarder comme absolument fondamental et essentiel, c’est-à-dire le jeu de pile ou face.

Le jeu de pile ou face est un jeu bien connu qui a inspiré les fondateurs du calcul des probabilités : Pascal et Fermat. Il consiste à jeter une pièce de monnaie en l’air en pariant sur le résultat lorsque la pièce va s’immobiliser sur un support. En excluant les positions cassées ou sur la tranche qui sont rares, le résultat ne peut être que le suivant : la pièce de monnaie ne peut montrer que son côté face (celui de la figure) ou son côté pile (celui de la valeur de la pièce).

C’est une alternative oui <=> non, on <=> off, ouvert <=> fermé. Nous avons bien affaire à un couple dualiste tel que nous le définissons par ailleurs. Pascal part de l’hypothèse que le

« hasard est égal ». Il y aurait donc autant de chance d’avoir pile ou face. On dit que la probabilité de l’évènement : pièce reposant sur un support est de 0.5, 1/2 ou 50 %. Tout cela est intuitif.

Le résultat dual est essentiellement dû à ce qu’il est impossible de reproduire un lancer avec certitude. Pour ceux qui en douteraient, il est certain qu’entre deux lancers la Terre a tourné et l’univers a évolué. Rien n’est jamais parfaitement semblable. Le résultat dépend donc de facteurs qui sont sensiblement semblables et légèrement différents. La pièce est dans une position d’équilibre instable comme le crayon placé verticalement sur sa pointe. Elle va finir par tomber à plat, mais il est strictement impossible de dire si ce sera du côté pile ou du côté face. On est à la fois devant une certitude : le côté sera pile ou face et une indétermination, car nous ignorons totalement ce qui se passe lorsque la pièce est en l’air. Il ne nous est pas possible de le savoir. La mesure de la position de la pièce prend du temps et on ne peut obtenir une extrême précision. Imaginons que l’on photographie la pièce à un moment donné. La pièce étant constamment en mouvement, sa position est fugace et insaisissable. La lumière met un certain temps pour parcourir un espace, si petit qu’il soit. Il n’y a pas simultanéité entre la vraie position de la pièce et sa détection par photo. De plus, il faut dans ce cas expédier un jet de photons qui va heurter la pièce et la perturber par pression radiative. Ainsi la trajectoire réelle de la pièce n’est pas repérable, ni en temps, ni en espace. Nous sommes devant une indétermination, analogue à celle de la physique quantique. On ne peut savoir ce qui se passe entre deux observations qui, si elles donnent un cadre d’évaluation au moment de la mesure, sont également perturbantes.

Tout cela est du domaine du flou.

Lorsque la pièce tournoie en l’air, il n’est bien entendu pas possible de la fixer, de l’immobiliser pour la repérer. Il est donc impossible de faire en sorte que la pièce ait des parcours identiques d’un lancer à un autre. C’est le domaine de l’inconnu, du probable, de l’incertain. La pièce est à la fois pile et face. Elle n’est ni pile, ni face. C’est la position de repos qui donne la position de la pièce. Il y a alors une certitude : c’est pile ou c’est face. On passe du  « et » (conjonction) à « ou » (alternative duale). C’est ainsi qu’est le connu, passage du probable au réel qui ne laisse que deux possibilités : être ou non-être.

Si le nombre est assez grand, le nombre de résultats pile est à peu près le même que les résultats face. Cela confirme que la probabilité pour une pièce de montrer pile ou face est de 1/2. Le total des résultats oscille autour de cette valeur. Cela fait apparaître une sorte de compensation. C’est ce qu’on appelle la loi des grands nombres de Jacques Bernoulli. Dans le jeu de pile ou face, on a seulement pour tous les lancers une alternative pile ou face. Mais il peut se produire qu’il y ait un grand nombre d’évènements qui soient sensiblement identiques sans qu’il y ait une alternative tranchée entre oui et non. La mixité de ces évènements, s’ils sont en grande quantité, peut donner à l’ensemble, des propriétés émergentes, différentes de celles des composants. Ces systèmes sont dits complexes, car il est très difficile d’en avoir la maîtrise. Cela est étudié par ailleurs. Ils sont capables de se gouverner eux-mêmes en faisant face aux nuisances de l’environnement par une auto-organisation.

Tout cela démontre bien que le monde est foncièrement dualiste. Dieu se distrait en jouant à pile ou face pour se consoler d’avoir commis la grosse erreur d’avoir mis l’homme sur la Terre.

Le jeu de pile ou face est justement dénommé « l’atome primordial » dans le sens où il est insécable et à l’origine de tout ce qui existe. C’est une parfaite expression du dualisme fondamental de l’univers. Il symbolise très bien le « jeu de la vie » avec ses écarts autour de l’espérance.

 

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Voir aussi le livre X Le monde du probable

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