A la recherche du repos perdu

16 Oct 2015 par

Tout ce qui « est » dans l’univers n’agit que par contrainte, sous l’effet de forces invisibles qui font que tout ce qui nous est perceptible nous semble agité d’un éternel mouvement. Rien n’est immobile et pourtant tout aspire à trouver, à retrouver le repos, le calme, la tranquillité, la sérénité qui ont été perdus à jamais. Cette poussée contraire à ce qui perturbe continuellement, se traduit par une oscillation. Tout ce qui s’éloigne du repos a tendance à y revenir d’une manière d’autant plus forte qu’elle s’en est éloignée. Mais le repos absolu n’est jamais atteint car, ce qui y est ramené, le dépasse sous l’effet de la force de rappel et va vers son opposé en traversant ce repos sans s’y attarder. On part ainsi dans une position inverse qui n’aura, elle aussi, de cesse de retrouver ce repos qu’elle a entrevu pour repartir également dans l’autre sens. Cette oscillation entre les contraires n’est pas immédiate car alors, elle serait constamment nulle. Nous ne lisons cette alternance qu’à travers ce que nous concevons comme l’espace et le temps. L’espace est l’ensemble des longueurs d’onde de ces oscillations et l’ensemble de leurs périodes est le temps. Pour effectuer un cycle complet il faut parcourir un espace et un temps.

Ceci peut se résumer à une corde tendue qu’on éloigne de sa position naturelle en la pinçant d’une manière plus ou moins forte. Dès qu’on a cessé de la pincer, la corde s’efforce de revenir à sa position initiale, mais elle la dépasse pour se retrouver dans une position qui serait celle qu’elle aurait prise si on l’avait pincée dans un sens inverse. Dans cette position opposée, la corde va essayer à nouveau de retrouver son état initial qu’elle va dépasser pour atteindre la position qu’elle avait, après le premier pincement. Et ainsi, la corde va se mettre à osciller avec une certaine amplitude, un certain temps ou période et une certaine longueur d’onde. L’univers fonctionne comme un immense instrument de musique capable d’émettre des vibrations qui se superposent. C’est la musique des sphères.

L’oscillation de base est le « Big Bang <=> Big Crunch». L’univers s’étire sur des milliards d’années mais, peut-être reviendra-t-il au mur de Planck pour repartir à nouveau dans l’autre sens et ainsi perpétuellement. L’état pur de repos semble définitivement perdu. A-t-il jamais existé ? Certainement pas, car cet état ne peut s’apprécier que par son contraire qui est la perpétuelle agitation. On peut essayer de le retrouver par la béatitude, la contemplation, l’ataraxie, l’ascétisme, le quiétisme. Mais il reste hors d’atteinte, reculant sans cesse, comme la vérité, au fur et à mesure que nous nous en approchons.

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Voir aussi le livre II Ni Plus Ni Moins

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